Un peu de culture. Une splendeur vénérée dans toute la Gaulle, le Temple de Mercure.
Au temps de sa splendeur, le temple fut un sanctuaire vénéré, centre d’un pèlerinage fameux dont la renommée s’étendait dans toute la Gaule, jusqu’au fond de la Bretagne et sur les bords du Rhin où plusieurs autels dédiés au Mercure des Arvernes ont été retrouvés.
En 1872, à l’occasion de la construction de l’observatoire du sommet du puy de Dôme, les vestiges d’un temple dédié au dieu Mercure Dumias étaient mis à jour. Son emplacement, son ampleur, la richesse de ses décors et les techniques employées pour sa construction lui ont donné un caractère tout à fait exceptionnel parmi les sanctuaires gallo-romains. Aquarelle réalisée par l’architecte Bruyerre montrant les vestiges exhumés à la fin du siècle dernier.
La construction du temple remonte à la première moitié du Ier siècle de notre ère, mais il est probable qu’un lieu de culte plus ancien existait déjà à cet emplacement. La découverte d’objets gaulois (poteries, fibules et monnaies) le prouve comme la mise à jour de la dédicace de la divinité Dumias (pourvue de caractéristiques proches de celles du dieu Mercure), vénérée en ces lieux avant l’arrivée des Romains et qui donna son nom au puy de Dôme. L’ensemble fut détruit à la fin du Ve siècle, selon la date des monnaies trouvées sur le site.
Aucun texte ancien ne mentionne véritablement ce sanctuaire. Si Pline l’Ancien note que le sculpteur grec Zénodore a conçu une statue colossale en l’honneur de Mercure, il ne précise pas qu’elle fût érigée au sommet du puy de Dôme. De même, rien ne permet d’affirmer que le temple de Mercure visité par Grégoire de Tours fut celui-là.
Le sanctuaire occupait l’intérieur d’une enceinte de près de soixante mètres de côté et s’étageait en une série de terrasses. De tous les bâtiments, seule la terrasse principale supportant le temple est visible. Les autres éléments sont restés enfouis ou ont été engloutis par les différentes installations radio-électriques du sommet.
Les murs principaux et les escaliers monumentaux furent construits en gros blocs de domite provenant de la carrière du Clerziou. Cet édifice a été un chef-d’œuvre de magnificence comme le montrent les chapiteaux corinthiens, les bases de colonnes et la profusion de marbres blancs ou polychromes trouvés sur les lieux. Les sols étaient ornés de mosaïques, les pilastres et les plinthes décorés de placages munis de motifs floraux ou animaliers (1). Ces découvertes sont le résultat des fouilles réalisées à la fin du XIXe siècle. Depuis, de nombreux travaux ont été conduits d’année en année afin de consolider les vestiges endommagés par les intempéries et les visiteurs indélicats. Les dernières restaurations importantes remontent à 1978.